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O’Nessy Condominiums, Montréal | MSDL 

Diane Lafontaine a travaillé en tant qu’architecte pour la firme Menkès Shooner Dagenais LeTourneux Architectes pendant plusieurs années prenant part à la conception et l’exécution de nombreux projets d’architecture résidentielle et institutionnelle de moyenne et grande envergure à Montréal dont le projet O’Nessy Condominiums situé sur le boulevard René-Lévesque Ouest dans le secteur de valeur patrimoniale exceptionnelle Haut de la falaise dans le quartier des Grands Jardins de l’arrondissement Ville-Marie. Il s’agit de la construction d’un bâtiment de 15 étages comprenant 250 unités d’habitation qui fait partie d’un ensemble résidentiel d’envergure comprenant deux autres édifices d’habitation : la réhabilitation et conversion de la maison Saint-Édouard, bâtiment de valeur patrimoniale exceptionnelle, et la construction d’un édifice de 20 étages (Shaughn) ainsi qu’un grand jardin, une terrasse aménagée sur le toit et des stationnements souterrains, ensemble intégré à l’espace urbain environnant avec comme voisins immédiats le Centre canadien d’architecture, le jardin des sculptures du CCA créé par Melvin Charney et les maisons bourgeoises au nord du boulevard René-Lévesque Ouest. 

HISTORIQUE DU SITE

O’Nessy est construit sur le site de l’ancien asile pour vieillards des Petites Soeurs des pauvres, communément appelé Maison Saint-Édouard. En 1892, la congrégation fait construire sur un site boisé un asile et une chapelle pour 80 personnes agées et une douzaine de religieuses. Le bâtiment d’origine est implanté au haut de la falaise adjacente à la voie ferrée est-ouest du Canadien Pacifique. L’accès à la propriété se faisait par la rue des Seigneurs (aujourd’hui disparue) située à l’ouest et au sud du bâtiment. Sa façade, sur la rue des Seigneurs parallèle au chemin de fer, surplombait la ville et avait vue sur le fleuve tandis que l’arrière du bâtiment donnait sur la ruelle qui la séparait des maisons bourgeoises en rangée situées sur le boulevard René-Lévesque Ouest (anciennement boulevard Dorchester). Tout autour du bâtiment, on y avait aménagé un grand jardin avec pergola, pavillon et grotte. Mais, le site a été transformé au fil des ans : lors des travaux d’élargissement du boulevard Dorchester, les résidences bourgeoises qui le longeaient jadis sur son côté sud furent démolies. La construction de la bretelle d’issue de l’autoroute Ville-Marie dans les années 1960 entraîna la disparition des jardins à l’ouest du bâtiment et la fermeture d’une partie de la rue des Seigneurs, la perte de l’entrée au site, avec pour conséquence la complète désorientation du bâtiment d’un point de vue urbain. Le site fut amputé à l’est par l’ajout de la rue Joseph-Manseau, rendue nécessaire pour permettre l’accès à la propriété. La partie du site entre l’asile et le boulevard Dorchester (où étaient situées les maisons bourgeoises et la ruelle) fut asphalté et l’ensemble clôturé. Par la suite, les ajouts de 1911 et de 1950 avec toitures plates furent démolies tandis que le bâtiment d’origine de la maison Saint-Édouard avec ses toitures mansardées construit en 1892 fut conservé.

LE PROJET DANS SON ENSEMBLE
L’extérieur du bâtiment historique de 1892 fut en grande partie restauré et l’intérieur complètement rénové pour accueillir des unités d’habitation et les espaces communs pour les habitants de cet ensemble résidentiel et un grand jardin est aménagé sur le site. Un bâtiment de 15 étages (O’Nessy) est construit aux abords du boulevard René-Lévesque à l’emplacement des maisons bougeoises en rangée démolies. Un autre bâtiment de 20 étages (Shaughn) est construit aux abords de la rue Joseph-Manseau. Ces deux nouveaux bâtiments viennent enceintrer sur deux côtés le grand jardin commun dans lequel repose le bâtiment historique, jardin semé de plantes indigènes et comprenant des arbres matures dans la falaise, redéfinissant ainsi l’espace urbain. 

L’ENVELOPPE DU BÂTIMENT
L’édifice O’Nessy est fractionné en deux volumes : un volume de verre donnant sur le boulevard René-Lévesque Ouest et un volume de brique donnant sur le grand jardin où repose la maison Saint-Édouard. Le volume en verre ponctué par des bandeaux horizontaux en aluminium de couleur zinc s’appuie sur un basilaire en brique grise aux reflets métalliques de 2 étages en retrait par rapport à la rue. La brique du volume qui donne sur le grand jardin est de la même couleur créant un ensemble monochrome.

DU PUBLIC AU PRIVÉ
Compte tenu que des logements au rez-de-chaussée et au 2e étage ont été aménagés, le bâtiment implanté sur René-Lévesque Ouest comporte un espace de transition, un espace gazonné planté d’arbres et arbustes, entre l’espace public et l’espace privé – l’espace public étant le trottoir et la rue, et l’espace privé, les intérieurs des logements, permettant plus d’intimité aux résidents de ces logements. Également pour plus d’intimité : les fenêtres du rez-de-chaussée ne se prolonge pas jusqu’au sol. 

LES BALCONS ET LES PATIOS
Les trois façades du bâtiment comportent des balcons (ou balcons de Juliette) privés accessibles depuis les logements tandis que la façade sur le boulevard René-Lévesque Ouest n’a pas de balcons. Les logements du rez-de-chaussée qui donnent sur le grand jardin comportent quant à eux chacun un patio accessible par une porte jardin depuis le logement et chacun des patios est délimité par des arbustes pour créer plus d’intimité.  

LES INTÉRIEURS
Réparties le long d’un corridor central longitudinal, certaines unités d’habitation font face au boulevard René-Lévesque Ouest tandis que les autres font face au grand jardin de la maison historique Saint-Edouard construite en 1892. Les intérieurs des logement sont sobres : plancher de bois, mur en gypse et structure de béton laissée apparente au plafond.