Faubourg Laurier VI, Montréal | JCBA
Diane Lafontaine a travaillé pour la firme Jean-Claude Boisvert / Les Architectes Boisvert Laporte prenant part, entre autres, à ce projet d’architecture résidentiel de moyenne envergure situé dans le quartier Mile-End à la limite du Plateau Mont-Royal à Montréal où l’on retrouve différentes typologies de bâtiments : maisons en rangées ainsi que des bâtiments industriels. Le projet consiste en la construction d’un ensemble de maisons en rangée de 3 étages avec mezzanines et demi sous-sols comprenant 59 unités d’habitation en copropriétés.
IMPLANTATION
Une série de maisons en rangée est implantée sur un site faisant face à l’avenue de Gaspé et une autre série face à un parc de quartier. Ces deux rangées de maisons enceintrent une grande cour extérieure commune semi-privée. On y accède par deux portes cochères situées sur l’avenue de Gaspé: une très grande porte pour les véhicules et une autre, plus petite, pour les piétons résidents. Dans la cour, on retrouve de très grandes terrasses extérieures pour chacun des logements, des unités de stationnement pour les résidents dissimulés sous les terrasses du rez-de-chaussée. On y retrouve également un bâtiment de fond de cour comme on en retrouve au coeur de certains îlots montréalais.
LES UNITÉS D’HABITATION
Chaque maison en rangée comprend 3 ou 6 unités d’habitation avec à l’avant, un escalier commun intérieur et, à l’arrière, un escalier commun extérieur. La plupart des logements ont de grandes superficies et certains se déploient sur 2 étages. Les logements accessibles à partir du rez-de-chaussée comportent un sous-sol aménagé, les logements du 3e étage comportent une mezzanine avec accès à une terrasse sur le toit du 3e étage, tandis que les logements du 2e comportent un seul étage. Les pièces de jour (séjour, salle à manger et cuisine) sont situées en façade donnant sur l’espace public de la rue ou sur le parc de quartier, tandis que les chambres donnent sur la cour extérieure.
L’ENVELOPPE
La séparation de chaque maison en rangée est exprimée en façade par de longues insertions verticales d’acier permettant de lire la typologie des logements : maisons de 6 logements et maisons de 3 logements. La façade est fractionnée en plusieurs volumes créant des jeux d’ombres et de lumière : les entrées, les escaliers et les mezzanines sont en retrait comme si l’enveloppe avait une première et une seconde peau : la première peau étant de brique rougeâtre tandis que la seconde peau est en tôle ondulée peint de couleur zinc lui donnant un caractère plus industriel et tend à se fondre dans le ciel. Les fenêtres, balcons et panneaux d’aluminium de la façade de brique sont noires ponctuées de bois (planchers et pergolas), tandis que les fenêtres, portes et marquises de la façade de tôle ondulée sont grises. La mezzanine est en retrait de la façade avant diminuant l’échelle du bâtiment sur l’espace public: le bâtiment semble moins haut qu’il ne l’est en réalité.
DU PUBLIC AU PRIVÉ
Compte tenu du fait que les maisons comportent des logements au rez-de-chaussée et en demi sous-sol, les maisons implantées sur l’avenue de Gaspé et sur le parc comportent un espace de transition, un espace gazonné planté d’arbustes, entre l’espace public et l’espace privé – l’espace public étant le trottoir, la rue, le parc, et l’espace privé, les intérieurs des logements, permettant plus d’intimité aux résidents de ces logements. Également pour plus d’intimité, il n’y a pas de balcons au rez-de-chaussée, ni de cour anglaise au sous-sol donnant sur l’espace public, uniquement des balcons de Juliette. Par le fait même, il se crée un effet de basilaire donnant une impression de hauteur du rez-de-chaussée et l’expression des logements sur 2 étages se fait par des panneaux d’aluminium noir de la même couleur que les fenêtres.